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Quelle complémentaire santé choisir ?

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Se soigner coûte de plus en plus cher et la « Sécu » rembourse de moins en moins bien. Résultat : pour vous soigner sans trop en être de votre poche, souscrire une assurance complémentaire santé est indispensable. Et c’est là que commence le véritable casse-tête : comment faire pour trouver « la » complémentaire santé qui corresponde à vos besoins... et à vos moyens ?

Lorsque l’on veut souscrire une assurance complémentaire santé, il est extrêmement difficile d’établir des comparatifs. Les offres sont peu lisibles - et même peu compréhensibles -, les contrats eux-mêmes manquent singulièrement de clarté. Le discours commercial, en revanche, est particulièrement développé. Les comparateurs que l’on trouve sur Internet sont de bons indicateurs, mais les résultats sont biaisés : ils ne sont pas indépendants et ne donnent une vue que sur une toute petite partie du marché.

Toujours par le biais d’Internet, vous pouvez demander des devis directement aux organismes concernés, qui disposent tous d’un site. Trouver la formule qui correspond le mieux à vos besoins, qui couvre le mieux les risques que vous redoutez le plus (hospitalisation, soins et prothèses dentaires...), c’est cependant un casse-tête.

Avant de s’engager, il faut se méfier, ne pas cliquer trop vite et bien lire l’ensemble des garanties proposées. Ce n’est pas toujours simple et les services téléphoniques en ligne que l’on peut appeler pour tenter d’obtenir des informations complémentaires n’apportent la plupart du temps que des réponses standardisées.

Résultat : il y a de quoi se sentir encore plus désorienté après avoir raccroché ! Seule petite consolation : dans la plupart des cas, ces appels ne sont pas surtaxés.

Les forces en présence

La santé n’a pas de prix ou plutôt a un prix de plus en plus élevé, c’est pourquoi la nécessité de posséder une assurance pour compléter vos dépenses de santé prises en charge par le régime obligatoire de l’assurance maladie (la Sécu) n’est plus à démontrer.

Selon les derniers chiffres (2007) de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 92,8 % de la population résidant en France est couverte par une complémentaire santé. Six bénéficiaires - c’est-à-dire l’adhérent ou le cotisant et ses ayant-droits - sur dix ont souscrit un contrat individuel auprès d’une mutuelle (69 %), d’une société d’assurance (27 %) ou d’une institution de prévoyance (4 %). Les quatre autres bénéficiaires (sur dix) sont couverts dans le cadre d’un contrat collectif dont beaucoup seront exclus au moment de la mise à la retraite. On remarque en effet que les personnes âgées de soixante ans et plus ne sont plus que 9 % à profiter de tels contrats.

Le marché de l’assurance complémentaires santé est très ouvert : elles sont aussi bien proposées par des mutuelles, régies par le Code de la mutualité, que par des sociétés d’assurances soumises au Code des assurances ou encore par des institutions de prévoyance. Ces dernières, plus présentes sur le marché des contrats collectifs que sur celui des contrats individuels, ont le plus souvent créé, pour diffuser les complémentaires santé, des filiales qui sont des mutuelles.

En 2008, les opérateurs d’assurance maladie complémentaire ont versé 23,6 milliards d’euros de prestations, un chiffre en augmentation de 5,5 % d’une année sur l’autre. Les assureurs complémentaires sont ainsi les deuxièmes financeurs des dépenses de santé et de biens médicaux (13,7 %), loin derrière la Sécurité sociale (75,5 %, soit 1,10 % de moins que l’année précédente) et devant les ménages dont la part pourtant ne cesse d’augmenter, passant de 8,5 % en 2007 à 9,4 % un an plus tard. On comprend mieux ainsi le combat des représentants des complémentaires santé pour être des partenaires de référence dans les négociations conventionnelles avec les médecins et les professionnels de santé en général. Comment ne seraient-ils pas intéressés également à la fixation des taux de remboursement par la Sécurité sociale des frais d’optique, de chirurgie dentaire ou de prothèse auditive dont ils sont, non plus les deuxièmes, mais bel et bien les premiers financeurs ?

Les dépassements d’honoraires dans le collimateur des mutuelles

Les dépassements d’honoraires sont de plus en plus fréquents et de plus en plus importants et sont pris en charge par les seules complémentaires santé. Sur ce point, le « secteur optionnel » qui vient d’être créé dans le cadre d’un protocole tripartite entre les syndicats médicaux, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) et l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam) et qui donne la possibilité à certains médecins libéraux de s’engager à n’appliquer des dépassements qu’à 30 % de leurs consultations et à limiter leur montant à 50 % au-delà du tarif Sécurité sociale constitue, en partie, la « victoire » des complémentaires. Objectif de l’accord : attirer au moins 50 % des professionnels de santé exerçant actuellement en secteur 2, le secteur où ils conservent une totale liberté pour fixer leurs honoraires libres (avec tact et mesure néanmoins). Même si cela soulève plus de questions que de réponses, cela devrait, en tout cas, apporter une certaine visibilité sur le montant global des dépassements d’honoraires.

Le secteur optionnel ne concerne, pour l’instant, que les chirurgiens, les anesthésistes-réanimateurs et les gynécologues obstétriciens libéraux ou encore « les professionnels ayant une activité technique prépondérante », les ORL et les ophtalmologistes, mais il devrait rapidement concerner toutes les spécialités. Et qu’en sera-t-il, à terme, pour la médecine générale que les pouvoirs publics veulent promouvoir ?

La bonne formule

Choisir une complémentaire santé, c’est d’abord dresser un bilan précis de ses besoins... et de ses moyens financiers. Grâce à cela, à défaut de forcément « tomber » sur la « bonne » complémentaire - il y en a tant ! - au moins pourrez-vous déterminer avec plus ou moins de précision... et de bonheur, le niveau de garantie que vous souhaitez. Vous aurez le choix entre :

  • les contrats d’entrée de gamme : ils couvrent les dépenses essentielles, les consultations chez les médecins - sans dépassement d’honoraires -, les soins courants, imagerie médicale, analyses biologiques, le forfait hospitalier, etc. ;
  • les contrats de milieu de gamme : ils remboursent tout ou partie des dépassements d’honoraires (non remboursés par la Sécurité sociale) et prennent en charge une partie des dépenses dentaires, l’optique, etc. ;
  • les contrats de haut de gamme : ils couvrent les dépassements d’honoraires et proposent des prises en charge de bon niveau pour les soins dentaires - et parfois même les implants -, l’optique, les prothèses auditives ou encore la chirurgie de l’oeil, les suppléments pour chambre particulière en cas d’hospitalisation, etc.

Déterminez vos besoins

Le choix d’un niveau de garantie s’effectue en fonction de l’âge de chacun, de sa situation familiale et professionnelle, de son état de santé, en partant du principe que les plus jeunes - sauf exception - n’ont besoin que d’une couverture limitée et qu’avec l’âge, il s’agit surtout de ne pas être pris au dépourvu.

Savoir ce dont on a réellement besoin n’en reste pas moins compliqué. Aussi, au moment de se décider, le mieux est peut-être encore de s’intéresser à tout ce qui n’est pas pris en charge, ou mal pris en charge, par la Sécurité sociale : le dentaire, l’optique, ou encore les prothèses auditives.

Il convient également de réaliser un« compte prévisionnel personnel » (ou familial) car, très souvent, il est plus intéressant de payer de sa poche certaines dépenses relativement exceptionnelles comme une couronne céramique, une paire de lunettes, voire un appareil auditif. En effet, le rapport prime payée/remboursement, et surtout les conditions de remboursement, ne sont que rarement intéressants. Vous pouvez ensuite comparer les « plus » proposés par les différents contrats.

Mais pas d’emballement cependant, car ces « plus » sont généralement réservés aux contrats de milieu et de haut de gamme et financièrement très limités. Il s’agit d’un forfait annuel qui peut couvrir une partie des dépenses de santé qui ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale, notamment en ce qui concerne les médecines douces (acupuncture, ostéopathie, ergothérapie...) ou des dépenses de prévention (vaccins antigrippe, substituts nicotiniques, pilule contraceptive...).

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