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Assurance-Vie : rachats suspendus en cas de crise ? Autant tout retirer maintenant !

Ce serait un comble ! Nos élus jouent avec le feu, tout en prétextant de tenter de lutter contre le prochain incendie ! L’amendement de la loi Sapin 2, dont les discussions vont reprendre demain, permettrait de limiter les rachats des fonds en euros d’un assureur, en cas de risques systémiques. En clair, en cas de forte remontée des taux d’intérêts. Un non-sens de plus.

Publié le  à 0 h 0

Continuons donc de marcher sur la tête !

Après la politique pour le moins stupide des taux négatifs des banques centrales, nos élus vont de nouveau aller dans le mauvais sens. Par mesure de préservation d’un assureur, le HSCF se verrait doté d’un super pouvoir pouvant ordonner le blocage temporaire, durant une durée de 3 mois, des rachats des assurés sur les fonds en euros. Autant anticiper un mouvement de panique sans précédent...

Une autre mesure contenue dans la loi Sapin 2, concernant les assurances-vie, serait de limiter l’usage des réserves financières faites par les assureurs pour lisser les rendements servis aux épargnants sur leurs fonds euros. Cette réserve ne devant utilisée qu’en cas de difficulté, et non comme atout concurrentiel pour être meilleur disant que son concurrent. Cette mesure semble en effet aller dans le bon sens.

  • Les débats reprennent demain

Les députés vont donc de nouveau débattre dès demain en séance publique sur une des (trop) nombreuses mesures de la loi dite Sapin 2, celle confiant au HSCF la responsabilité de déterminer ce qu’est un risque systémique. Trois mois de blocage temporaires des fonds euros permettraient-ils vraiment de résoudre une telle situation ?

Un objectif pourtant louable, protéger les épargnants

Les députés disent pourtant agir pour le bien des épargnants. Il est du bon sens commun d’admettre que le fonds de garantie des assureurs n’est pas taillé pour une crise majeure. En donnant les pleins pouvoirs au HCSF de décréter l’état d’urgence sur les fonds euros, en cas d’un risque systémique (par exemple faillite proche d’un assureur), nos élus commettent néanmoins une erreur de taille : la naissance du doute dans l’esprit des épargnants.

Comment un assureur peut-il faire faillite ?

C’est avant tout un souci de trésorerie. Avec un scénario de hausse des taux d’intérêts, si un grand nombre d’épargnants demandent le rachat de leurs fonds euros, dans une courte période , l’ assureur ne pourra rembourser les épargnants. En effet, l’assureur serait contraint de vendre ses titres obligataires détenus dans son portefeuille pour dégager du cash, mais il le fera en réalisant des pertes financières. Quand les taux montent, le prix des obligations à taux fixe baissent. Or comme les taux sont au plus bas, la probabilité que ce scénario arrive est forte.

Ce scénario catastrophe montre néanmoins combien l’ingénierie financière des fonds euros est bancale. Alors qu’une remontée des taux devrait être une bonne nouvelle pour les placements, cela peut au contraire conduire à leur perte.

Pourquoi les épargnants demanderaient-ils en grand nombre le rachat de leur contrat ?

Tout simplement si les taux d’intérêts remontent, assez rapidement. Une partie importante des épargnants serait alors tentée d’aller placer son capital ailleurs que sur les fonds euros pour aller chercher du rendement à court terme, sans prendre plus de risques, par exemple sur des livrets épargne. L’inertie d’un fonds euros est telle qu’il faut attendre plusieurs années avant qu’une remontée des taux d’intérêts soit effective sur le rendement servi aux épargnants. La décollecte sur les fonds euros est inéluctable.

Que faut-il faire ?

Ne crions pas avant d’avoir mal ! Pour l’instant, il convient évidemment de ne rien faire. Tout va bien. Les taux restent encore au plus bas. Et de plus, cette loi n’est pas encore votée en l’état, donc ne crions pas au scandale avant l’heure. Néanmoins, si cet amendement est voté, il conviendra de surveiller avec attention l’évolution des taux d’intérêts. De mon point de vue, la prochaine crise à anticiper est bien celle-ci : la remontée des taux d’intérêts. Cette dernière devrait provoquer également par effet de ricochet une chute du marché de l’immobilier, anormalement soutenu au niveau des prix par ces taux si bas. Une crise immobilière salvatrice à laquelle la France a déjà échappé en 2008...

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