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Habituellement, à la mi-novembre, les compagnies d’assurances pensant avoir bien performé s’empressaient de prendre la parole en premier, en publiant, par anticipation, les rendements de leurs fonds euros sur l’année en cours. C’était alors un passage assuré sous les projecteurs... Tous les médias reprenaient l’information.
Mais cette année, force est de constater, qu’aucune compagnie ne se presse pour publier ses rendements. Les mauvaises nouvelles sont toujours plus délicates à annoncer que les bonnes nouvelles.
Le secteur de l’assurance inquiète. L’extrême faiblesse des taux d’intérêts ne présage rien de brillant pour les années à venir. Les fonds euros classiques, essentiellement placés en lignes obligataires portées jusqu’à leur échéance, voient les rendements de leurs nouveaux versements fondre comme neige au soleil.
Une désaffection soudaine et massive des épargnants pourrait engendre des pertes importantes pour les compagnies d’assurance. C’est pourquoi elles ont déjà réagi. Elles proposent maintenant de plus en plus des fonds en euros appuyés sur des actifs autres, comme l’immobilier, ou passent par une exposition aux actifs financiers à risques plus importante. Sans évoquer les nouveaux fonds euro-croissance, proposés par le gouvernement, dont le succès n’est pas encore acquis, devant l’absence d’avantages réels pour les épargnants.
La Banque de France a déjà mis en garde le secteur de l’assurance financière, par la voix de Mr Noyer. Les compagnies sont invitées à mettre des bénéfices de côté pour le futur. L’optique étant toujours d’éviter un déséquilibre trop important des masses financières. Un arbitrage trop important des fonds euros vers un autre secteur, et le marché s’écroule.
Même l’agence de notation Fitch persiste dans son mauvais augure, en confirmant sa perspective négative sur le marché de l’assurance-vie en France pour 2015.
Ainsi, les rendements 2014 pourraient plus bas qu’ils ne le sont effectivement pour les fonds euros classiques, avec des portefeuilles conséquents, trop lourds pour s’adapter. En attendant la transition vers des nouveaux fonds euros, les compagnies mettant de côté du rendement pour les quelques prochaines années. Et comme personne ne souhaite se battre pour annoncer de mauvaises nouvelles...
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